SOMMAIRE Comment enlever une tique avec un tire-tique ? [VIDĂO]Comment savoir si la tique est bien retirĂ©e ?A quoi ressemble une piqĂ»re de tique ?Quand consulter ?Comment se protĂ©ger des piqĂ»res de tiques ?Quelles sont les maladies transmises par les tiques ?OĂč trouve-t-on des tiques en France ?Les tiques sont "particuliĂšrement actives au printemps et Ă lâautomne, indique l'Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire Anses dans un communiquĂ© publiĂ© ce 28 avril. Les tiques sont les principaux vecteurs dâagents pathogĂšnes responsables de maladies infectieuses en Europe. Chez lâĂȘtre humain, elles transmettent notamment la bactĂ©rie Ă lâorigine de la maladie de Lyme. Les piqĂ»res peuvent avoir lieu en forĂȘt mais aussi dans les jardins."Sur le mĂȘme sujetA retenir Le retrait dâune tique doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© le plus rapidement possible. Si la tique est prĂ©sente depuis plus de 24h, demander un avis est recommandĂ© de retirer la tique mĂ©caniquement avec un tire-tique, par rotation-traction de façon perpendiculaire Ă la faut dĂ©sinfecter le site de piqĂ»re aprĂšs le retrait et non pas avant car il existe un risque thĂ©orique de rĂ©gurgitation de la tique.En cas de piqĂ»re, il faut surveiller la zone piquĂ©e pendant un mois. Si une plaque rouge et ronde Ă©rythĂšme migrant sâĂ©tend en cercle Ă partir de la zone de piqĂ»re, consultez un mĂ©decin enlever une tique avec un tire-tique ? [VIDĂO]Le risque de contamination augmente avec la durĂ©e de fixation de la tique en moins de 24h le risque est restreint mais aprĂšs 72h, il devient maximum. Inutile de croire qu'un bon bain ou une douche va vous en dĂ©barrasser. Pour extraire la tique, il vaut mieux utiliser un crochet spĂ©cial, Ă©galement appelĂ© tire-tiques vendu en pharmacie, qui permet d'Ă©viter de laisser le rostre de la tique dans la peau le dard par lequel elle se nourrit de sang.Avant tout, veillez Ă acheter en pharmacie un tire-tique que vous garderez dans votre trousse Ă pharmacie et/ou dans votre sac de ce petit crochet sous la tique, contre la doucement dans le sens des aiguilles d'une montre, comme si vous dĂ©vissiez la tique. Ăa marche aussi Ă la pince Ă Ă©piler mais c'est moins on est gaucher et qu'on a tournĂ© naturellement dans l'autre sens, pas de panique ce n'est pas trĂšs important. L'essentiel, c'est de bien effectuer le mouvement de rotation pour dĂ©crocher la tique sans qu'il faut faire aprĂšs avoir retirĂ© la tique, dĂ©sinfectez la plaie et appliquez, Ă©ventuellement, une pommade apaisante. Lorsque la tique est retirĂ©e dans les heures qui suivent la piqĂ»re, le risque de transmission de la maladie de Lyme est quasi nul. Ensuite, notez le jour auquel vous avez Ă©tĂ© mordu, et surveillez rĂ©guliĂšrement la zone touchĂ©e, pendant quelques jours, et vĂ©rifiez qu'il n'apparaĂźt pas de rougeur importante. Si c'est le cas, consultez un mĂ©decin sans attendre. DĂšs l'apparition des premiers symptĂŽmes - rougeurs cutanĂ©es Ă©rythĂšme migrant pour la maladie de Lyme -, ou autres signes inhabituels fiĂšvre, courbatures..., il est impĂ©ratif de consulter votre Ă©viter ! Surtout, n'essayez pas d'Ă©touffer la tique, Ă l'aide d'Ă©ther ou d'un autre produit, comme vous avez pu l'entendre parfois. "Cela favorise une rĂ©gurgitation de salive et donc un risque accru de contamination si la tique est porteuse de bactĂ©ries ou autre agents infectieux", explique le docteur Renaud Ferrier, enseignant en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale Ă l'universitĂ© de Nice. Evitez aussi d'approcher la flamme d'un savoir si la tique est bien retirĂ©e ?Plus une tique reste fixĂ©e sur la peau, plus le risque de transmission de bactĂ©rie augmente. Mais ne vous prĂ©cipitez-pas, il faut l'enlever doucement, en savoir si la tĂȘte est bien retirĂ©e ? Contrairement Ă lâidĂ©e reçue, ce nâest pas si grave de laisser une partie de la tĂȘte on dit tĂȘte, mais il s'agit en fait du rostre donc du dard par lequel la tique se nourrit de sang parce que les bactĂ©ries sont logĂ©es dans le corps de la tique donc Ă lâextĂ©rieur. Donc une fois que le corps est enlevĂ©, les bactĂ©ries ne peuvent plus passer dans le si la tique est restĂ©e longtemps plus de 24h et que vous avez du mal Ă l'enlever, surtout ne grattez pas et ne mettez pas de produit dessus. En cas de doute, le plus simple est de vous rendre chez le mĂ©decin voire aux urgences, afin qu'un professionnel de santĂ© la retire quoi ressemble une piqĂ»re de tique ?La tique n'a ni yeux ni tĂȘte mais est pourvue d'un rostre, un dard qui pĂ©nĂštre la peau comme un harpon. En mĂȘme temps que les substances anesthĂ©siantes, la tique sĂ©crĂšte une sorte de colle qui l'aide Ă maintenir le dard Ă l'intĂ©rieur de la taille ? Quelle couleur ? La morsure de tique ne passe pas inaperçue, Ă condition de poser les yeux dessus ! En effet, elle est souvent localisĂ©e derriĂšre les oreilles, au niveau des plis, etc. Elle n'est pas douloureuse. Pour reconnaĂźtre une morsure de tique, il faut donc bien chercher !La tique lorsqu'elle est Ă l'Ă©tat de nymphe, ce qui est le plus frĂ©quent se prĂ©sente sous la forme d'un petit point noir comme un grain de beautĂ©. Au dĂ©but vous pouvez voir la tique bouger. Et plus elle reste accrochĂ©e longtemps, plus la tique se gorge de sang et grossit. Elle se prĂ©sente alors sous la forme d'une boule de couleur noirĂątre/grisĂątre en relief. Lorsqu'on passe le doigt, on sent la prĂ©sence de la tique, "accrochĂ©e" dans la peau. Une tique mesure entre 1 et 3 mm mais elle peut enfler jusqu'Ă plusieurs centimĂštres de diamĂštre aprĂšs s'ĂȘtre tiques gĂ©antes ? De nombreux mĂ©dias français ont rapportĂ© l'Ă©tĂ© 2019 que des tiques "gĂ©antes" -jusqu'Ă 2 cm - envahirait actuellement l'Europe, et notamment la France, sous l'effet du rĂ©chauffement climatique. En 2017, le Centre europĂ©en de prĂ©vention et de contrĂŽle des maladies les avait identifiĂ© ans tous les dĂ©partements jouxtant la MĂ©diterranĂ©e, Ă l'exception des Alpes-Maritimes. Pour l'heure, rien ne confirme avec certitude qu'une propagation de cette espĂšce se produirait en Ă pattes rayĂ©es ce que l'on sait. Ces tiques ont Ă©tĂ© repĂ©rĂ©es dans le sud de la France en 2020, selon le Centre de coopĂ©ration internationale en recherche agronomique pour le dĂ©veloppement Cirad de Montpellier HĂ©rault. Et le problĂšme, c'est qu'il s'agit d'une espĂšce de tique particuliĂšrement dangereuse l'Hyalomma marginatum, aussi appelĂ©e tique Ă pattes rayĂ©es. Selon le Cirad, ces tiques sont prĂ©sentes en Corse depuis plusieurs dĂ©cennies, mais leur arrivĂ©e sur le continent est rĂ©cente. Elle ne transmet pas la maladie de Lyme mais peut ĂȘtre vecteur de la fiĂšvre hĂ©morragique CrimĂ©e Congo, un virus grave mais qui heureusement n'a jamais Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© en consulter ?Si l'infection n'est pas dĂ©tectĂ©e et traitĂ©e dans ses premiers stades, la bactĂ©rie passe dans le sang et se loge dans les articulations et les tissus nerveux, provoquant douleurs articulaires et nĂ©vralgies. L'encĂ©phale et les mĂ©ninges peuvent ĂȘtre touchĂ©s, avec pour consĂ©quence maux de tĂȘte et troubles de la rougeur autour de la piqĂ»re, il faut voir un mĂ©decin. DĂ©tectĂ©e Ă temps, la maladie se soigne trĂšs bien. "Le premier stade se caractĂ©rise par l'apparition de ce que l'on appelle un Ă©rythĂšme migrant, une rougeur de plus de deux Ă trois centimĂštres de diamĂštre qui apparaĂźt autour de la zone piquĂ©e dans les jours qui suivent", explique le Pr Yves Hansmann. C'est Ă ce moment-lĂ qu'il faut impĂ©rativement le mĂ©decin confirme le diagnostic, il prescrira des antibiotiques, en comprimĂ©s pendant une quinzaine de jours. "Lorsqu'ils sont prescrits Ă ce stade, les antibiotiques ont une efficacitĂ© proche de 100 %. Ils permettent la disparition de l'Ă©rythĂšme migrant et empĂȘchent la bactĂ©rie de se propager", prĂ©cise Yves Hansmann. En revanche, la prise d'antibiotiques de façon prĂ©ventive est Ă proscrire, sauf dans certaines circonstances, chez les femmes enceintes ou les nourrissons par exemple."Toute rougeur importante doit ĂȘtre prise en compte et le fait qu'elle disparaisse au bout de quelques jours fait partie de l'Ă©volution normale de la maladie", ajoute notre spĂ©cialiste. "Si une analyse de sang peut ĂȘtre demandĂ©e pour confirmer le diagnostic, celle-ci dĂ©tecte non pas la prĂ©sence de la bactĂ©rie mais celle d'anticorps sĂ©crĂ©tĂ©s par l'organisme. Or, aux premiers jours de la maladie de Lyme, il est possible que le corps n'ait pas encore eu le temps d'en fabriquer", prĂ©cise le faut donc se mĂ©fier des sĂ©rologies nĂ©gatives absence d'anticorps. En revanche, aux stades plus avancĂ©s, le diagnostic doit impĂ©rativement ĂȘtre confirmĂ© par une sĂ©rologie. Si celle-ci est positive, le diagnostic est alors posĂ© et l'antibiothĂ©rapie est toujours de mise. Le traitement peut s'accompagner de mĂ©dicaments antidouleur pour attĂ©nuer les Ă©quipe du CNRS a dĂ©montrĂ© en 2008 qu'en raison du rĂ©chauffement climatique les tiques sont de plus en plus nombreuses et s'attaquent davantage Ă l'homme. La piqĂ»re d'une tique est indolore car la tique injecte des substances anesthĂ©siantes dans la peau. Elle peut rester accrochĂ©e Ă son hĂŽte et se gorger de sang pendant plusieurs jours...Pour Ă©viter les morsures, lors d'une promenade ou randonnĂ©e en forĂȘt, voici quelques conseils de prĂ©vention Porter des chaussures fermĂ©es et des vĂȘtements couvrants la totalitĂ© de votre corps et de couleur claire si possible afin de mieux repĂ©rer les tiques sur la surface du tissu. Ne pas hĂ©siter Ă rentrer votre pantalon dans vos chaussettes et Ă porter des chaussures un chapeau, surtout pour protĂ©ger les enfants, qui ont la tĂȘte Ă hauteur des herbes hautes et des les parties non couvertes de la peau d'un produit rĂ©pulsif contre les balade, rester sur les sentiers en prenant soin d'Ă©viter les endroits susceptibles d'ĂȘtre habitĂ©s par les tiques. Ăviter de marcher au milieu des herbes hautes, des buissons et des branches les parcs, Ă©vitez de vous allonger directement dans lâherbe ou Ă mĂȘme le sol si vous faites un pique-nique. Utiliser un grand tissu toute exposition, contrĂŽler minutieusement l'ensemble du corps pour vĂ©rifier qu'aucune tique n'y soit fixĂ©e et porter attention aux zones sensibles paupiĂšres, derriĂšre les oreilles, cuir chevelu, aisselles, plis, pubis, nombril. MĂȘme topo pour les enfants qu'il faut passer Ă la loupe de la tĂȘte aux pieds pour s'assurer qu'aucune tique ne soit restĂ©e rĂ©guliĂšrement vos animaux de compagnie chats et chiens, et Ă©viter de dormir les pelouses rĂ©guliĂšrement et se dĂ©barrasser des dĂ©chets vĂ©gĂ©taux permet de limiter la prolifĂ©ration des aussi les animaux de compagnie, pensez Ă brosser les chiens au retour dâune balade. Quelles sont les maladies transmises par les tiques ?Les tiques, en se nourrissant de sang, peuvent s'infecter et transmettre des bactĂ©ries ou des parasites, lorsqu'elles viennent se fixer plusieurs heures sur la peau. Dans la majoritĂ© des cas, l'agent infectieux en cause est la bactĂ©rie Borrelia burgdorferi sensu lato qui provoque la borrĂ©liose de Lyme, lorsque le systĂšme immunitaire ne s'en dĂ©barrasse pas de lui-mĂȘme. Celle-ci peut prendre diffĂ©rentes formes un Ă©rythĂšme migrant sur la peau tĂąche rouge indolore qui s'Ă©tend progressivement dans 95% des cas, 3 Ă 30 jours aprĂšs la piqĂ»re ; des formes dissĂ©minĂ©es dermatologiques, articulaires, cardiaques, ophtalmologiques, neurologiques quelques semaines voire quelques mois aprĂšs la Haute autoritĂ© de santĂ© HAS prĂ©cise dans un document de rĂ©fĂ©rence publiĂ© en 2018 que "plus rarement", la tique peut Ă©galement transmettre d'autres bactĂ©ries, responsables de rickettioses, tularĂ©mie ou anaplasmose granulocytaire Ă traiter par antibiotiques entre 7 Ă 14 jours selon la maladie,des parasites, responsables de la babĂ©biose, Ă traiter par une combinaison d'antibiotiques et d'antiparasitaires,ou des virus provoquant la mĂ©ningo-encĂ©phalite, pour laquelle un vaccin prĂ©ventif pour les personnes exposĂ©es est savoir ! Dans la grande majoritĂ© des cas, surtout si on rĂ©agit rapidement, les piqures sont sans consĂ©quences. Toutes les tiques ne sont pas porteuses dâagents pathogĂšnes, et mĂȘme quand elles le sont, toutes ne les transmettent pas. Et puis, il faut que la tique reste suffisamment longtemps pour quâelle transmette ses bactĂ©ries, au moins 12h dans le cas de la maladie de Lyme. Au final, la probabilitĂ© des infectĂ© par borelia Ă la suite dâune piqĂ»re est dâenviron 1%.AprĂšs mĂȘme si câest rare, les tiques peuvent potentiellement transmettre des maladies graves maladie de Lyme, encĂ©phalite Ă tique..., câest important de le savoir mais Ă©videmment ne pas sâempĂȘcher dâaller se promener en forĂȘt. Il faut simplement ĂȘtre trouve-t-on des tiques en France ?OĂč se trouvent les tiques ? Que ce soit dans les forĂȘts de l'est ou les parcs parisiens, les tiques sont partout en France ! OĂč exactement ? Dans les forĂȘts, les parcs, les jardins... En fait, dans tous les lieux oĂč l'on trouve des herbes hautes et/ou des feuilles mortes. C'est pourquoi il est prĂ©fĂ©rable de promener au centre des chemins et d'Ă©viter de s'allonger directement sur le insectes de la famille des acariens sont particuliĂšrement actifs aux beaux jours, la "saison des tiques" s'Ă©talant du printemps Ă l'automne. 25% des piqures de tiques auraient lieu dans les jardins, indique l'Anses, qui s'appuie sur les donnĂ©es de lâapplication"Signalement Tique" dĂ©veloppĂ©e par INRAE et le Centre permanent d'initiatives pour l'environnement de Nancy-Champenoux, dans le cadre du programme de recherche participative CiTIQUE, auquel lâAnses est rĂ©gions les plus touchĂ©es sont le Grand Est, Bourgogne â Franche-ComtĂ©, AuvergneâRhĂŽne Alpes et Nouvelle % des tiques sont porteuses dâune bactĂ©rie qui transmet la maladie de Lyme, la "Borrelia burgdorferi sensu lato".En France, l'incidence de la maladie de Lyme semble en progression avec environ 50 000 cas estimĂ©s par le rĂ©seau sentinelles en 2016 Fournier et al. 2018. En 2016, la Direction gĂ©nĂ©rale de la SantĂ© DGS a publiĂ© un "Plan national contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques". Objectifs amĂ©liorer les connaissances sur les maladies transmissibles par les tiques afin de mettre en place des mesures de prĂ©vention, de lutte et de prise en charge des site fleatickrisk propose des cartes permettent de visualiser le risque d'infestation par les tiques par ville dans toute l' Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire AnsesRecommandations de la Haute autoritĂ© de santĂ©, "maladies transmissibles par les tiques", juin Top SantĂ© du Pr Yves Hansmann, chef du service des maladies infectieuses et tropicales des hĂŽpitaux universitaires de Strasbourg juin 2012.Interview Top SantĂ© de Jonas Durand, chercheur dans lâunitĂ© Interactions Arbres/Micro-organismes Ă INRAE mai 2021.Dossier d'information grand public "Tiques et maladie de Lyme", sur le site de l' aussiTĂ©moignage je suis revenue de l'enfer de la maladie de LymeMoustique tigre carte, photos, conseils Inscrivez-vous Ă la Newsletter de Top SantĂ© pour recevoir gratuitement les derniĂšres actualitĂ©sAcelle qui est restĂ©e en France I Mets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange, Ouvre tes mains, et prends ce livre : il est Ă toi. Ce livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie, Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie,
En prĂ©ambule du Conseil des ministres de rentrĂ©e Ă l'ElysĂ©e, Emmanuel Macron a Ă©voquĂ© la "sĂ©rie de crises graves" qui touchent notamment la France. Que voulait dire le chef de l'Etat en parlant de "la fin de l'abondance" ?"Nous vivons la fin de lâabondance". AprĂšs trois semaines de vacances, le chef de l'Ătat a fixĂ© le cap au dĂ©but du conseil des ministres de rentrĂ©e, dans une allocution exceptionnellement diffusĂ©e en direct. Emmanuel Macron a ainsi soulignĂ©, mercredi 24 aoĂ»t, la gravitĂ© des enjeux de la rentrĂ©e en appelant le gouvernement et la majoritĂ© Ă "l'unitĂ©" face aux effets de la crise climatique et Ă "la fin de l'abondance". >> Gouvernement un Conseil des ministres de rentrĂ©e au ton grave"Le moment que nous vivons peut sembler ĂȘtre structurĂ© par une sĂ©rie de crises graves ... et il se pourrait que d'aucuns voient notre destin comme Ă©tant perpĂ©tuellement de gĂ©rer les crises ou des urgences. Je crois, pour ma part, que ce que nous sommes en train de vivre est plutĂŽt de l'ordre d'une grande bascule ou d'un grand bouleversement", a-t-il dĂ©clarĂ© devant la PremiĂšre ministre Ălisabeth Borne et les ministres. Emmanuel Macron prend la parole au conseil des ministres "Ce que nous sommes en train de vivre est de l'ordre d'une grande bascule ⊠celle de la fin de l'abondance" Suivez le live — â franceinfo franceinfo August 24, 2022 Rapidement, la classe politique s'est Ă©mue de tels propos, quand certains internautes se dĂ©chainent, postant des photos d'Emmanuel Macron en jet-sk ou de de son Ă©pouse, sac de luxe au bras. Avec une telle sortie, le chef de l'Etat est-il en train de promettre aux Français du sang et des larmes ? "Pas du tout", dĂ©mine son entourage Ă franceinfo. "La fin de l'abondance, c'est celle en matiĂšres premiĂšres, insiste un conseiller, d'oĂč la nĂ©cessitĂ© de s'adapter, d'Ă©voluer". Selon lâentourage du prĂ©sident de la RĂ©publique, le but de cette allocution Ă©tait de tenir un discours de luciditĂ©, mais sans afficher plus de pessimisme aujourd'hui que dans le discours d'Emmanuel Macron Ă Bormes-les-Mimosas, vendredi 19 aoĂ»t, quand il a Ă©voquĂ© le "prix de la libertĂ©". Une prise de parole qui ne marque donc pas la rupture avec la promesse d'optimisme, fondamentale dans le discours d'Emmanuel Macron depuis sa premiĂšre Ă©lection en 2017, assure l'ElysĂ©e. D'ailleurs, la petite musique sur le pessimisme supposĂ© du prĂ©sident de la RĂ©publique, l'ElysĂ©e la sent monter plusieurs jours. Pourtant pas de changement de pied "Regarder la situation telle qu'elle est est la seule maniĂšre d'avancer", glisse-t-on. Et Emmanuel Macron tient Ă cette stratĂ©gie de communication. Il le dit d'ailleurs lui-mĂȘme il faut commencer par nommer les choses, avec clartĂ©, sans catastrophisme. "L'optimisme reste sa marque de fabrique", assure ainsi l'un de ses plus proches conseillers, Ă©voquant la phrase "Nous y arriverons ensemble", plusieurs fois entendue dans les discours prĂ©sidentiels. D'ailleurs, en voulant prĂ©parer les esprits "au temps qui vient", pour reprendre une expression chĂšre au prĂ©sident de la RĂ©publique, Emmanuel Macron rĂ©cuse l'idĂ©e que son destin serait de gĂ©rer perpĂ©tuellement des crises ou des urgences. Il revendique Ă la fois un devoir de luciditĂ© et le fait que son action suit bel et bien un cap. C'est dans cette esprit qu'une longue tribune, de 10 feuillets, a Ă©tĂ© publiĂ©e mercredi soir sur le site du magazine Challenges pour rappeler quel est son plan de vol pour les 5 prochaines annĂ©es. Il y commente une enquĂȘte Harris Interactive sur l'Ă©tat d'esprit des Français. "Notre peuple affronte les dĂ©fis du siĂšcle les yeux grands ouverts, conscients des difficultĂ©s et des pĂ©rils, mais confiants dans leur capacitĂ© Ă les surmonter, sĂ»rs de leurs forces", Ă©crit-il, mettant en avant que "Cette inquiĂ©tude est une forme de luciditĂ©, anxiĂ©tĂ© fĂ©conde qui doit susciter lâaction de tous dans le respect de chacun." Et de conclure "Je sais que nous y arriverons".... D'ailleurs Ă l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Olivier VĂ©ran, a fait comme plusieurs de ses collĂšgues avant lui ces derniers jours il a plaidĂ© que la France resiste mieux que ses voisins, parce que des mesures ont Ă©tĂ© prises pour mieux protĂ©ger les Français. Et il a annoncĂ© que l'Etat prĂ©pare pour la rentrĂ©e un plan pour sĂ©curiser les approvisionnements en Ă©nergie.
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ï»żI Mets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front dâange, Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă toi. Ce livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie, Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, Lâombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, dâoĂč sort-il ? DâoĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ? Depuis quatre ans, jâhabite un tourbillon dâĂ©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, jâĂ©crivais ; Car je suis paille au vent. Va ! dit lâesprit. Je vais. Et, quand jâeus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă palpiter, Ă respirer, Ă vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne lâheure Ă mon nĂ©ant, mâa dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. â Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ; Et le doux prĂ© fleuri mâa dit â Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, mâa dit â Pourquoi Ne pas me le jeter, puisque câest une voile ! â Câest Ă moi quâappartient cet hymne, a dit lâĂ©toile. â Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands vents. Et les oiseaux mâont dit â Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous lâemporter dans nos nids sur nos ailes ! â Mais le vent nâaura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt quâemplit un bruit de ruches ; Ni lâĂ©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne lâaura pas, lâastre ne lâaura pas, Lâoiseau ne lâaura pas, quâil soit aigle ou colombe, Les nids ne lâauront pas ; je le donne Ă la tombe. II Autrefois, quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je mâĂ©vadais ; Paris sâeffaçait ; rien, personne ! Jâallais, je nâĂ©tais plus quâune ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler, Sachant bien que jâirais oĂč je devais aller ; HĂ©las ! je nâaurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant lâattraction dâun gouffre, Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais, Jâignorais, je marchais devant moi, jâarrivais. Ă souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la sĆur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir Avec lâaviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis jâallais au champ triste Ă cĂŽtĂ© de lâĂ©glise ; TĂȘte nue, Ă pas lents, les cheveux dans la bise, LâĆil aux cieux, jâapprochais ; lâaccablement soutient ; Les arbres murmuraient Câest le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je mâagenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre quâon voit blanche dans la verdure. Pourquoi donc dormais-tu dâune façon si dure Que tu nâentendais pas lorsque je tâappelais ? Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets, Et disaient Quâest-ce donc que cet homme qui songe ? Et le jour, et le soir, et lâombre qui sâallonge, Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela, Tout avait disparu que jâĂ©tais encor lĂ . JâĂ©tais lĂ , suppliant celui qui nous exauce ; Jâadorais, je laissais tomber sur cette fosse, HĂ©las ! oĂč jâavais vu sâĂ©vanouir mes cieux, Tout mon cĆur goutte Ă goutte en pleurs silencieux ; Jâeffeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ; Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite, Quand elle mâapportait des lys et des jasmins, Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains, Gaie, et riant dâavoir de lâencre Ă ses doigts roses ; Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes, Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts, Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă travers La pierre du tombeau, comme une lueur dâĂąme ! Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clame Tintait dans le ciel triste et dans mon cĆur saignant, Rien ne me retenait, et jâallais ; maintenant, HĂ©las !⊠â Ă fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus lâhĂŽte, Elle sait, nâest-ce pas ? que ce nâest pas ma faute Si, depuis ces quatre ans, pauvre cĆur sans flambeau, Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau ! III Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre Que je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre, Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher, La nuit, que je voyais lentement approcher, Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre, Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre, Ă mon Dieu, tout cela, câĂ©tait donc du bonheur ! Dis, quâas-tu fait pendant tout ce temps-lĂ ? â Seigneur, Quâa-t-elle fait ? â Vois-tu la vie en vos demeures ? Ă quelle horloge dâombre as-tu comptĂ© les heures ? As-tu sans bruit parfois poussĂ© lâautre endormi ? Et tâes-tu, mâattendant, rĂ©veillĂ©e Ă demi ? Tâes-tu, pĂąle, accoudĂ©e Ă lâobscure fenĂȘtre De lâinfini, cherchant dans lâombre Ă reconnaĂźtre Un passant, Ă travers le noir cercueil mal joint, Attentive, Ă©coutant si tu nâentendais point Quelquâun marcher vers toi dans lâĂ©ternitĂ© sombre ? Et tâes-tu recouchĂ©e ainsi quâun mĂąt qui sombre, En disant Quâest-ce donc ? mon pĂšre ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlĂ© de moi tout bas ? Que de fois jâai choisi, tout mouillĂ©s de rosĂ©e, Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensĂ©e ! Que de fois jâai cueilli de lâaubĂ©pine en fleur ! Que de fois jâai, lĂ -bas, cherchĂ© la tour dâHarfleur, Murmurant Câest demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide, Puis ma main sâouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit ! Oh ! que de fois, sentant quâelle devait mâattendre, Jâai pris ce que jâavais dans le cĆur de plus tendre Pour en charger quelquâun qui passerait par lĂ ! Lazare ouvrit les yeux quand JĂ©sus lâappela ; Quand je lui parle, hĂ©las ! pourquoi les ferme-t-elle ? OĂč serait donc le mal quand de lâombre mortelle Lâamour violerait deux fois le noir secret, Et quand, ce quâun dieu fit, un pĂšre le ferait ? IV Que ce livre, du moins, obscur message, arrive, Murmure, Ă ce silence, et, flot, Ă cette rive ! Quâil y tombe, sanglot, soupir, larme dâamour ! Quâil entre en ce sĂ©pulcre oĂč sont entrĂ©s un jour Le baiser, la jeunesse, et lâaube, et la rosĂ©e, Et le rire adorĂ© de la fraĂźche Ă©pousĂ©e, Et la joie, et mon cĆur, qui nâest pas ressorti ! Quâil soit le cri dâespoir qui nâa jamais menti, Le chant du deuil, la voix du pĂąle adieu qui pleure, Le rĂȘve dont on sent lâaile qui nous effleure ! Quâelle dise Quelquâun est lĂ ; jâentends du bruit ! Quâil soit comme le pas de mon Ăąme en sa nuit ! Ce livre, lĂ©gion tournoyante et sans nombre Dâoiseaux blancs dans lâaurore et dâoiseaux noirs dans lâombre, Ce vol de souvenirs fuyant Ă lâhorizon, Cet essaim que je lĂąche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuĂ©e, espace ! Que ce fauve ocĂ©an qui me parle Ă voix basse, Lui soit clĂ©ment, lâĂ©pargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de nâen rien disperser, Et jusquâau froid caveau fidĂšlement apporte Ce don mystĂ©rieux de lâabsent Ă la morte ! Ă Dieu ! puisquâen effet, dans ces sombres feuillets, Dans ces strophes quâau fond de vos cieux je cueillais, Dans ces chants murmurĂ©s comme un Ă©pithalame Pendant que vous tourniez les pages de mon Ăąme, Puisque jâai, dans ce livre, enregistrĂ© mes jours, Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problĂšmes sourds, Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ; Puisque vous ne voulez pas encor que je meure, Et quâil faut bien pourtant que jâaille lui parler ; Puisque je sens le vent de lâinfini souffler Sur ce livre quâemplit lâorage et le mystĂšre ; Puisque jâai versĂ© lĂ toutes vos ombres, terre, HumanitĂ©, douleur, dont je suis le passant ; Puisque de mon esprit, de mon cĆur, de mon sang, Jâai fait lâĂącre parfum de ces versets funĂšbres, Va-tâen, livre, Ă lâazur, Ă travers les tĂ©nĂšbres ! Fuis vers la brume oĂč tout Ă pas lents est conduit ! Oui, quâil vole Ă la fosse, Ă la tombe, Ă la nuit, Comme une feuille dâarbre ou comme une Ăąme dâhomme ! Quâil roule au gouffre oĂč va tout ce que la voix nomme ! Quâil tombe au plus profond du sĂ©pulcre hagard, Ă cĂŽtĂ© dâelle, ĂŽ mort ! et que lĂ , le regard, PrĂšs de lâange qui dort, lumineux et sublime, Le voie Ă©panoui, sombre fleur de lâabĂźme ! V Ă doux commencements dâazur qui me trompiez, Ă bonheurs ! je vous ai durement expiĂ©s ! Jâai le droit aujourdâhui dâĂȘtre, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font Ă©couter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blĂȘmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, Ăąpre ou tendre, Ă©meut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les biĂšres, La vague et la nuĂ©e, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilĂ , nâest-ce pas, tombeaux ? bien des annĂ©es, Que je marche au milieu des croix infortunĂ©es, ĂchevelĂ© parmi les ifs et les cyprĂšs, LâĂąme au bord de la nuit, et mâapprochant tout prĂšs, Et que je vais, courbĂ© sur le cercueil austĂšre, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tĂȘte de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crĂąnes, les poussiĂšres, Et les os des genoux qui savent des priĂšres ! HĂ©las ! jâai fouillĂ© tout. Jâai voulu voir le fond. Pourquoi le mal en nous avec le bien se fond, Jâai voulu le savoir. Jâai dit Que faut-il croire ? Jâai creusĂ© la lumiĂšre, et lâaurore, et la gloire, Lâenfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et lâamour, et la vie, et lâĂąme, â fossoyeur. Quâai-je appris ? Jâai, pensif, tout saisi sans rien prendre ; Jâai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? Jâai tout enseveli, songes, espoirs, amours, Dans la fosse que jâai creusĂ©e en ma poitrine. Qui donc a la science ? oĂč donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rĂȘveur dâautrefois, Qui sâĂ©garait dans lâherbe, et les prĂ©s, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant lâenfant parler, se sentait lentement Emplir de cet azur et de cette innocence ! Entre Dieu qui flamboie et lâange qui lâencense, Jâai vĂ©cu, jâai luttĂ©, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain sâouvrit devant la mort, Cette visite brusque et terrible de lâombre. Tu passes en laissant le vide et le dĂ©combre, Ă spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dĂšs lors le but de tous mes pas. VI Je ne puis plus reprendre aujourdâhui dans la plaine Mon sentier dâautrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller oĂč jâallais ; je ne puis, Pareil Ă la laveuse assise au bord du puits, Que mâaccouder au mur de lâĂ©ternel abĂźme ; Paris mâest Ă©clipsĂ© par lâĂ©norme Solime ; La haute Notre-Dame Ă prĂ©sent, qui me luit, Câest lâombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartĂ©s trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthĂ©on dâĂ©toiles ; Si jâappelle Rouen, Villequier, Caudebec, Toute lâombre me crie Horeb, CĂ©dron, Balbeck ! Et, si je pars, mâarrĂȘte Ă la premiĂšre lieue, Et me dit Tourne-toi vers lâimmensitĂ© bleue ! Et me dit Les chemins oĂč tu marchais sont clos. Penche-toi sur les nuits, sur les vents, sur les flots ! Ă quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ? Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ? OĂč vas-tu de la sorte et machinalement ? Ă songeur ! penche-toi sur lâĂȘtre et lâĂ©lĂ©ment ! Ăcoute la rumeur des Ăąmes dans les ondes ! Contemple, sâil te faut de la cendre, les mondes ; Cherche au moins la poussiĂšre immense, si tu veux MĂȘler de la poussiĂšre Ă tes sombres cheveux, Et regarde, en dehors de ton propre martyre, Le grand nĂ©ant, si câest le nĂ©ant qui tâattire ! Sois tout Ă ces soleils oĂč tu remonteras ! Laisse lĂ ton vil coin de terre. Tends les bras, Ă proscrit de lâazur, vers les astres patries ! Revois-y refleurir tes aurores flĂ©tries ; Deviens le grand Ćil fixe ouvert sur le grand tout. Penche-toi sur lâĂ©nigme oĂč lâĂȘtre se dissout, Sur tout ce qui naĂźt, vit, marche, sâĂ©teint, succombe, Sur tout le genre humain et sur toute la tombe ! Mais mon cĆur toujours saigne et du mĂȘme cĂŽtĂ©. Câest en vain que les cieux, les nuits, lâĂ©ternitĂ©, Veulent distraire une Ăąme et calmer un atome. Tout lâĂ©blouissement des lumiĂšres du dĂŽme MâĂŽte-t-il une larme ? Ah ! lâĂ©tendue a beau Me parler, me montrer lâuniversel tombeau, Les soirs sereins, les bois rĂȘveurs, la lune amie ; JâĂ©coute, et je reviens Ă la douce endormie. VII Des fleurs ! oh ! si jâavais des fleurs ! si Je pouvais Aller semer des lys sur ces deux froids chevets ! Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pĂąle ! Les fleurs sont lâor, lâazur, lâĂ©meraude, lâopale ! Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ; Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher Par leur racine aux os, par leur parfum aux Ăąmes ! Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimĂąmes, Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir, Puisquâil nous fait lĂącher ce quâon croyait tenir, Puisque le froid destin, dans ma geĂŽle profonde, Sur la premiĂšre porte en scelle une seconde, Et, sur le pĂšre triste et sur lâenfant qui dort, Ferme lâexil aprĂšs avoir fermĂ© la mort, Puisquâil est impossible Ă prĂ©sent que je jette MĂȘme un brin de bruyĂšre Ă sa fosse muette, Câest bien le moins quâelle ait mon Ăąme, nâest-ce pas ? Ă vent noir dont jâentends sur mon plafond le pas ! TempĂȘte, hiver, qui bats ma vitre de ta grĂȘle ! Mers, nuits ! et je lâai mise en ce livre pour elle ! Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivant Que nous avons laissĂ© derriĂšre nous, rĂȘvant. Prends. Et, quoique de loin, reconnais ma voix, Ăąme ! Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ; Ta tombe est mon espoir, ma charitĂ©, ma foi ; Ton linceul toujours flotte entre la vie et moi. Prends ce livre, et fais-en sortir un divin psaume ! Quâentre tes vagues mains il devienne fantĂŽme ! Quâil blanchisse, pareil Ă lâaube qui pĂąlit, Ă mesure que lâĆil de mon ange le lit, Et quâil sâĂ©vanouisse, et flotte, et disparaisse, Ainsi quâun Ăątre obscur quâun souffle errant caresse, Ainsi quâune lueur quâon voit passer le soir, Ainsi quâun tourbillon de feu de lâencensoir, Et que, sous ton regard Ă©blouissant et sombre, Chaque page sâen aille en Ă©toiles dans lâombre ! VIII Oh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions, Soit que notre Ăąme plane au vent des visions, Soit quâelle se cramponne Ă lâargile natale, Toujours nous arrivons Ă ta grotte fatale, GethsĂ©mani ! quâĂ©claire une vague lueur ! Ă rocher de lâĂ©trange et funĂšbre sueur ! Cave oĂč lâesprit combat le destin ! ouverture Sur les profonds effrois de la sombre nature ! Antre dâoĂč le lion sort rĂȘveur, en voyant Quelquâun de plus sinistre et de plus effrayant, La douleur, entrer, pĂąle, amĂšre, Ă©chevelĂ©e ! Ă chute ! asile ! ĂŽ seuil de la trouble vallĂ©e DâoĂč nous apercevons nos ans fuyants et courts, Nos propres pas marquĂ©s dans la fange des jours, LâĂ©chelle oĂč le mal pĂšse et monte, spectre louche, LâĂąpre frĂ©missement de la palme farouche, Les degrĂ©s noirs tirant en bas les blancs degrĂ©s, Et les frissons aux fronts des anges effarĂ©s ! Toujours nous arrivons Ă cette solitude, Et, lĂ , nous nous taisons, sentant la plĂ©nitude ! Paix Ă lâombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Ătres, groupes confus lentement transformĂ©s ! Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes ! Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes, Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins dâherbe, et dormez, infinis ! Calmez-vous, forĂȘt, chĂȘne, Ă©rable, frĂȘne, yeuse ! Silence sur la grande horreur religieuse, Sur lâocĂ©an qui lutte et qui ronge son mors, Et sur lâapaisement insondable des morts ! Paix Ă lâobscuritĂ© muette et redoutĂ©e, Paix au doute effrayant, Ă lâimmense ombre athĂ©e, Ă toi, nature, cercle et centre, Ăąme et milieu, Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ă gĂ©nĂ©rations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines ! Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez ! Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrĂ©s ! Tout est religion et rien nâest imposture. Que sur toute existence et toute crĂ©ature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rĂȘvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, Ăąmes, tandis Quâassis sur la montagne en prĂ©sence de lâĂtre, PrĂ©cipice oĂč lâon voit pĂȘle-mĂȘle apparaĂźtre Les crĂ©ations, lâastre et lâhomme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramĂ©es, Les comĂštes dâargent dans un champ noir semĂ©es, Larmes blanches du drap mortuaire des nuits, Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, PĂąle, ivre dâignorance, Ă©bloui de tĂ©nĂšbres, Voyant dans lâinfini sâĂ©crire des algĂšbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problĂšme aux murailles dâairain, Cherche Ă distinguer lâaube Ă travers les prodiges, Se penche, frĂ©missant, au puits des grands vertiges, Suit de lâĆil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, sâĂ©toiler de rayons, De clartĂ©s, de lueurs, vaguement enflammĂ©es, Le gouffre monstrueux plein dâĂ©normes fumĂ©es. Guernesey, 2 novembre 1855, jour des morts.
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